
J’ai reçu énormément de retours sur Fuis-le si tu m’aimes. Des jeunes m’ont écrit, interpellés par mes différents personnages, celui de Vincent en particulier. Des parents, inquiets pour leur enfant, m’ont aussi contactée. Et plusieurs adultes m’ont confié qu’ils auraient aimé lire ce roman plus tôt, car ils s’y seraient sentis compris. Vos messages me bouleversent, car c’était exactement mon intention : atteindre le cœur des gens.
Sachez que ce roman, je l’ai écrit pour une personne en particulier. Le personnage de Vincent s’inspire d’un jeune homme que j’ai côtoyé, lui aussi ébranlé par la superficialité de notre société et les inégalités qu’il observait. Je lui avais promis de lui donner une voix, convaincue qu’il n’était pas seul à ressentir cette frustration, cette colère et cette incompréhension. En créant Vincent, j’ai voulu incarner ce jeune homme brillant, sensible, mais en décalage avec les normes sociales auxquelles il ne pouvait pas se conformer. En toute franchise, disait-il, je n’en ai pas envie.
Ceux qui ont lu le roman savent que l’histoire de Vincent commence de façon assez banale. C’était délibéré. Je voulais que le lecteur comprenne que la santé mentale est insidieuse, qu’elle peut s’effriter dans le quotidien le plus ordinaire. J’ai aussi volontairement opté pour un début lumineux afin de mieux contraster avec la noirceur de la fin, espérant ainsi que vous ressentiez peu à peu, à quel point il est facile de perdre pied. Et, surtout, pour que vous appreniez à détecter les signes chez ceux qui vous entourent.
Beaucoup d’entre vous m’ont confié être devenus plus bienveillants après cette lecture. Tant mieux. Je peux donc dire : mission accomplie.